Caleluna

Ligne Forme Couleur

Expo-Ligne-Forme-Couleur

Ellsworth Kelly (1923-2015) dans les collections françaises

A propos de

Une exposition conçue par l'Institut national d'histoire de l'art

La Collection Lambert accueille une grande exposition consacrée au peintre américain Ellsworth Kelly (1923-2015). Elle réunit autour d'une donation exceptionnelle de 54 estampes destinées à rejoindre les collections de la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA), des oeuvres issues de collections françaises, aussi bien publiques que privées. Le commissariat en est assuré par Éric de Chassey, directeur de l'INHA et spécialiste de la peinture étatsunienne. Le titre de l'exposition est celui d'un livre d'artiste dont Kelly fit le projet pendant son séjour en France, en 1951 : Line Form Color.

Exposer ce grand maître du XXème siècle à la Collection Lambert est essentiel à plus d'un titre : l'artiste a entretenu toute sa vie un rapport privilégié avec la France, et il annonçait les problématiques sensibles qui seront à l'oeuvre chez les tenants de l'art minimal dont les noms ont participé au rayonnement de la Collection (Robert Ryman, Brice Marden, Robert Mangold, Sol LeWitt...) et que l'on retrouve en échos dans l'accrochage du fonds permanent.

Après avoir participé comme soldat à la libération de la France durant la seconde guerre mondiale, il revint s'y installer de 1948 à 1954, avant d'y faire plusieurs séjours tout au long de sa vie. Il y rencontre Picasso, Calder, Brancusi, Arp, y découvre Matisse, Monet et les abstraits géométriques qui influenceront sa peinture, notamment dans sa quête de l'épure, de l'équilibre et de l'intensité des sensations.

C'est là, à partir de 1949, qu'il met au point une méthode éloignée des paradigmes de l'abstraction lyrique et de l'expressionnisme abstrait alors en vogue en Europe et aux États-Unis. Il duplique des formes trouvées dans la réalité ou produites par le hasard et, pour reprendre ses mots, les « vide de leur contenu figuratif [pour] projeter l'oeuvre dans un nouvel espace », développant un vocabulaire singulier où lignes, formes et couleurs entretiennent et produisent des liens inédits.

À l'instar de Franck Stella ou de Jasper Johns dont il côtoie les oeuvres de retour aux États–Unis, il renouvelle profondément les possibilités de l'abstraction et de la peinture en général, annonçant les changements radicaux opérés par les nouvelles avant-gardes. Ses oeuvres abstraites, envisagées comme autant de mises en volume de la peinture, induisent non seulement de nouvelles manières de peindre mais aussi de regarder et d'expérimenter l'oeuvre.

Son lien avec la France vient d'être réaffirmé par le Studio Ellsworth Kelly qui a souhaité faire don de 54 estampes de l'artiste à la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA), déjà riche d'une collection d'estampes constituée entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe par le grand mécène Jacques Doucet.

Cet ensemble permet d'observer la manière dont Kelly a, tout au long de sa carrière, expérimenté les possibilités que peut offrir l'image imprimée, depuis sa première lithographie réalisée aux Beaux-arts de Paris en 1949 jusqu'aux oeuvres monumentales sur papier des années 2000. Il révèle des aspects méconnus du travail de l'artiste, avec notamment la série de lithographies en couleur abstraites et celle consacrée à la représentation linéaire de plantes, réalisées à Paris au milieu des années 1960, ou encore les variations qui, en 1988, prennent pour motifs son propre visage ou celui d'un de ses proches.

Cette donation exceptionnelle, dont ce sera la première présentation au public, sera accompagnée d'une sélection d'oeuvres d'Ellsworth Kelly – tableaux, dessins, collages et estampes – qui se trouvent aujourd'hui dans les collections françaises, publiques et privées, dont de nombreuses oeuvres inédites ou dont l'accès est ordinairement limité à quelques privilégiés.

Carte de visite

Jusqu'au 4 novembre à Avignon

www.collectionlambert.fr/