Caleluna

L’Énergie au bout du pinceau, Calligraphies d’Akeji Sumiyoshi

Expo-L-Energie-Au-Bout-Du-Pinceau

Artiste calligraphe japonais en fusion avec la nature

A propos de

Né en 1938 à Kyōto, Akeji est élevé par l'un de ses grands-pères, qui vivait sur un massif au nord de l'ancienne capitale. Maître en arts martiaux et adepte du shintō, le vieil homme lui apprend dès son plus jeune âge des pratiques chamaniques ancestrales et l'initie au maniement du sabre. Il le sensibilise également à l'art du pinceau et à la voie du thé. Lors de son adolescence, Akeji pérégrine de sanctuaires shintō en monastères bouddhistes, ce qui lui permet de se familiariser avec la pharmacopée traditionnelle. Il s'inscrit ensuite à l'Université de Kyōto pour étudier le droit et poursuit ses études en chimie et sciences naturelles à l'Université de Shimane. Jeune diplômé, Akeji rejoint un groupe de réflexion réuni à la demande du premier ministre de l'époque, Hatoyama Ichirō. De retour d'un séjour d'un an en France, il quitte la vie politique et se marie.

Quelques années plus tard, en 1969, à l'âge de 31 ans, Akeji décide avec son épouse Asako d'aller vivre dans la vallée de Himuro, aux flancs du mont Kuramayama, dans un refuge forestier qui devient leur ermitage pendant près de cinquante ans. Leur quotidien est fait de prières pour évoquer les esprits de la forêt, de cérémonies du thé ainsi que de cueillettes. Retourné sur les lieux de son enfance, Akeji mène une vie hors du temps, se consacrant à la calligraphie dans un dialogue constant avec la nature, qu'il n'a jamais cessé de vénérer. Suivant le rythme des saisons, le calligraphe va recueillir graines, fruits, fleurs, écorces et racines. Il en extrait la matière tinctoriale par dessiccation, broyage, combustion ou fermentation, à l'aide de procédés traditionnels. Ne possédant pas d'atelier, il réalise ses œuvres dans la forêt.

Comme beaucoup de calligraphes, Akeji fabrique lui-même ses pinceaux se servant de poils de différents animaux : cheval, sanglier, cerf, blaireau, renard. Quant aux supports, il se procure les papiers auprès d'artisans souvent élevés au rang de « Trésor national vivant ».

Tracés à l'aide d'un geste immédiat, les caractères archaïques, souvent difficiles à identifier, prennent des formes insaisissables évoquant l'impermanence des choses (mono no aware). Des correspondances secrètes, intimes, entre les signes calligraphiés et les végétaux d'où Akeji a extrait les colorants habitent ses créations, les animant d'un rythme primordial et d'un sens profond, qui révèlent l'essence animiste de son travail.

Carte de visite

Jusqu'au 8 janvier 2023

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