La photographie au service de la modernité
A propos de
Dix années suspendues, magiques et bouleversantes, révélées dans leur fragilité tout autant que dans leur inventivité. Sur 500 m², l'exposition présente, à travers plus de 150 tirages originaux et une centaine de revues d'époque issus de prêts exceptionnels des Collections Roger-Viollet et du musée Nicéphore Niépce, la richesse des illustrations et des évolutions visuelles que la presse et les photographes ont composé pour créer l'image d'une époque marquante. Les images montrent l'évolution des styles dans les divers domaines de la danse, du sport, du travail, des mœurs, de la décoration et des arts ; on y retrouve des portraits d'acteurs majeurs de l'époque (Jean Cocteau, Paul Poiret, Joséphine Baker, Madeleine Vionnet, le Groupe des Six, Mistinguett, André Malraux, Paul Claudel, Colette, Kees van Dongen...etc.). Si la photographie reste encore pour peu de temps en noir et blanc, l'instantané y installe le goût du mouvement, et ce qu'elle saisit explose dans la réalité de couleurs ardentes, de paillettes et de strass autant que dans la sobriété et la rigueur des formes. Entre le Traité de Versailles et le Front populaire, après les premiers Jeux Olympiques modernes à Paris en 1924, cette décennie 1925-1935 est comme ponctuée de jalons intellectuels, artistiques, industriels et politiques qui déterminent l'ensemble du XXe siècle.
1925-1935, 10 ans de révolutions stylistiques images de la transition entre les deux guerres mondiales. Que ce soient la presse, la littérature, la mode, la musique, le théâtre, la danse, toutes les manières de dire et de faire changent, invitant chacun à s'exprimer, faisant une grande place à la photographie comme témoin de ces bouleversements. De l'exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes en 1925 à l'Exposition coloniale de 1931, du Congrès des écrivains de 1935 au lancement du paquebot transatlantique Le Normandie la même année, jusqu'à la prise du pouvoir au printemps 1936 du Front populaire, la France change de visage. Le fameux "style français" cher à Jean Cocteau est bouleversé aussi bien du point de vue esthétique que du point de vue intellectuel. Le coutumier laisse la place au fantaisiste, au facétieux, voire à l'aventureux. La manière de vivre et de voir évolue à la vitesse de l'éclair. Joséphine Baker fait concurrence à Mistinguett, Igor Stravinsky et Arthur Honegger passionnent et déchaînent les salles quand Serge Lifar, impérial autant que Maurice Chevalier dans un autre genre, tient la scène de l'Opéra alors que son complice occupe le cœur des midinettes et s'envole pour Hollywood. L'exposition universelle de 1937 constitue l'aboutissement de cette parenthèse "dorée". Elle sonne la fin d'une décennie volontairement oublieuse et légère, mais surtout gracieuse, moderne, chic, dont le style élégant et sobre perdurera jusqu'aux années 1950.
Carte de visite
Jusqu'au 16 septembre
Musée du château des ducs de Wurtemberg, 7 rue des Tours - 25200 Montbéliard.
Tél. : 03 81 99 22 61.
Ouverture de 10h à 12h et de 14h à 18h, sauf le mardi et les jours fériés sauf le 15 août.
